Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

162 BRITAXN'ICUS.

Ses yeux indifïérens ont déjà la constance

D'un tyran dans le crime endurci dès l'enfance.

Qu'il achève, madame, et qu'il fasse périr

Un ministre importun qui ue le peut souffrir.

Hélas ! loin de vouloir éviter sa colère ,

La plus soudaine mort me sera la plus chère.

S€ÈNE VIII.

AGRIPPENT. BURRHUS, ALBINE.

��Ah , madame! ah , seigneur ! courez vers l'empereur; \- enez sauver César de sa propre fureur ; Il se voit pour jamais séparé de Junie.

AG RUPINE.

Quoi ! Junie elle-même a terminé sa vie ?

ALBIXE.

Pour accabler César d'un éternel ennui,

Madame, sans mourir elle est morte pour lui.

Vous savez de ces lieux comme elle s'est ravie :

Elle a feint de passer chez la triste Octavie;

Mais bientôt elle a pris des chemins écartés,

Où mes yeux ont suivi ses pas précipités.

Des portes du palais elle sort éperdue.

D'abord elle a d'Auguste aperçu la statue;

Et mouillant de ses pleurs le marbre de ses pieds ,

Que de ses bras pressans elle tenoit liés :

« Prince, par ces genoux , dit-elle , que j'embrasse ,

» Protège en ce moment le reste de ta race :

�� �