Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE. V, SCENE V. 2 4 7

Qui fait de mon malheur retentir tous ces lieux? Ne l'entendez-vous pas cette cruelle joie, Tandis que dans les pleurs moi seule je me noie? Quel crime, quelle offense a pu les animer? Hélas! et qu'ai-je fait que de vous trop aimer?

TITHS.

Écoutez-vous, madame, une foule insensée?

Biinixicc.

Je ne vois rien ici dont je ne sois blessée. Tout cet appartement préparé par vos soins, Ces lieux, de mon amour si long-temps les témoins, Qui sembloient pour jamais me répondre du vôtre, Ces festons, où nos noms enlacés l'un dans l'autre A mes tristes regards viennent partout s'offrir, Sont autant d'imposteurs que je ne puis souffrir. Allons, Pliénice.

TITUS.

O ciel! que vous êtes injuste!

BKKXNICE.

Retournez, retournez vers ce sénat auguste Qui vient vous applaudir de votre cruauté. Hé bien! avec plaisir l'avez-vous écouté? Etes-vous pleinement content de votre gloire? Avez-vous bien promis d'oublier ma mémoire? Mais ce n'est pas assez expier vos amours : Avez-vous bien promis de me haïr toujours?

TITUS.

Non, je n'ai rien promis. Moi , que je vous haïsse?

Que je puisse jamais oublier Bérénice?

Ah, dieux! dans quel moment son injuste rigueur

�� �