Page:Racine - Œuvres, Didot, 1854.djvu/252

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Les dieux font sur l’autel entendre le tonnerre ;
Les vents agitent l’air d’heureux frémissements,
Et la mer leur répond par ses mugissements ;
La rive au loin gémit, blanchissante d’écume ;
La flamme du bûcher d’elle-même s’allume ;
Le ciel brille d’éclairs, s’entr’ouvre, et parmi nous
Jette une sainte horreur qui nous rassure tous.
Le soldat étonné dit que dans une nue
Jusque sur le bûcher Diane est descendue ;
Et croit que, s’élevant au travers de ses feux,
Elle portait au ciel notre encens et nos vœux.
Tout s’empresse, tout part. La seule Iphigénie
Dans ce commun bonheur pleure son ennemie.
Des mains d’Agamemnon venez la recevoir ;
Venez : Achille et lui, brûlant de vous revoir,
Madame, et désormais tous deux d’intelligence,
Sont prêts à confirmer leur auguste alliance.

CLYTEMNESTRE.

Par quel prix, quel encens, ô ciel, puis-je jamais
Récompenser Achille, et payer tes bienfaits !


FIN D’IPHIGÉNIE.