’Intereſt des Thebains n’eſt pas ce qui vous touche,
Dédaigneuſe Princeſſe, & cette ame farouche,
Qui ſemble me flatter apres tant de mépris,
Songe moins à la Paix qu’au retour de mon Fils.
Mais nous verrons bien-toſt ſi la fiere Antigone
Auſſi bien que mon cœur dédaignera le Troſne,
Nous verrons quand les Dieux m’auront fait voſtre Roy,
Si ce Fils bien-heureux l’emportera ſur moy.
Et qui n’admireroit un changement ſi rare ?
Creon meſme, Creon pour la Paix ſe déclare.
Tu crois donc que la Paix eſt l’objet de mes ſoins.
Ouy je le crois, Seigneur, quand j’y penſois le moins.
Et voyant qu’en effet ce beau ſoin vous anime,
J’admire à tous momens cét effort magnanime,
Qui vous fait mettre enfin voſtre haine au tombeau.
Ménecée en mourant n’a rien fait de plus beau.
Et qui peut immoler ſa haine à ſa Patrie ;