Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/90

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Cette aûion d’Alexandre a pafïe ponrane des plus belles que ce Prince ait faites en fa vie ; Et le danger que Porus luy fit courir dans la bataille, luy parut le plus grand où il fè fuft jamais trouvé. Il le confefla luy-mefme, en difant qu’il avoit trouvé enfin un peril digne de fon courage. Et ce fut en cette mefme occafion » qu’il s’écria, O Atheniens, combien detra*> vaux j’endure pdur, me faire louer de vous t J’ay tafché de reprefenter en Porus un Ennemy digne d’Alexandre. Et je puis dire que fbn caractere a plu extrêmement fur noftre theatre ; jnfques-là, que des Perfonnes m’ont reproché que je faifois ce Prince plus grand qu’Alexandre. Mais ces perfonnes ne confiderent pas que dans la bataille & dans la victoire Alexandre eft en effet plus grand que Porus, qu’il n’y a pas un vers dans la Tragédie qui ne foit à la louange d’Alexandre, que les invectives mefme de Porus & d’Axiane font autant d Eloges de la valeur de ce Conquerant. Porus a peut-eftre quelque chofè qui interefle davantage, parce qu’il eft dans le » mal-heur. Car, comme dit Seneque, Nous * fommes de telle nature, qu’il n’y a rien au « monde qui fe failè tant admirer qu’un hom » me qui fçait eftre malheureux avec courage. Ita affçBi funws, ut nihil tqut magnum apud