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le viatique des mains du curé de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, et que la Gazette même en eût informé tout le public, ils n’en furent pas moins hardis à publier qu’il était mort sans vouloir recevoir ses sacrements. J’ai cru devoir rapporter tout de suite ces événements pour faire mieux connaître ce grand personnage, contre qui la calomnie s’est déchaînée avec tant de licence, et qui a tant contribué, par ses instructions et par ses exemples, à la sainteté du monastère de Port-Royal.

La rupture de l’évêque de Langres avec les filles du Saint-Sacrement, et l’emprisonnement de l’abbé de Saint-Cyran ne furent pas les seules disgrâces dont elles furent alors affligées. Elles perdirent aussi la duchesse de Longueville, leur fondatrice, qui mourut avant que d’avoir pu laisser aucun fonds pour leur subsistance [1637] : tellement que, se voyant dénuées de toute protection, et d’ailleurs étant fort incommodées dans la maison où elles étaient, sans aucune espérance de s’y pouvoir agrandir, elles se retirèrent en 1638 à Port-Royal, où il y avait déjà quelques années que la Mère Angélique était retournée.

Ce fut alors que les religieuses de ce monastère renouvelèrent leurs instances, et demandèrent à relever un institut qui avait été abandonné, et qu’il semblait que Dieu même eût voulu leur réserver. Henri Arnauld, abbé de Saint-Nicolas, depuis évêque d’An-