Page:Racine - Esther, 1689, Barbin - Athalie, 1692, Thierry.djvu/18

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Dieu cette partie du Chœur que les Payens employaient à chanter les loüanges de leurs fausses Divinitez.

A dire vray, je ne pensais guère que la chose dust estre aussi publique qu’elle l’a esté. Mais les grandes veritez de l’Escriture, & la manière sublime dont elles y sont énoncées, pour peu qu’on les présente, mesme imparfaitement, aux yeux des hommes, sont si propres à les frapper ; & d’ailleurs ces jeunes Demoiselles ont déclamé & chanté cet Ouvrage avec tant de grâce, tant de modestie, & tant de pieté, qu’il n’a pas esté possible qu’il demeurast renfermé dans le secret de leur Maison. De sorte qu’un divertissement d’Enfans est devenu le sujet de l’empressement de toute la Cour ; le Roi lui-mesme, qui en avoit esté touché, n’ayant pu refuser à tout ce qu’il y a de plus grands Seigneurs de les y mener, & ayant eu la satisfaction de voir par le plaisir qu’ils y ont pris, qu’on se peut aussi bien divertir aux choses de pieté qu’à tous les spectacles profanes.

Au reste, quoy que j’aye évité soigneusement de mesler le profane avec le sacré, j’ay cru neanmoins que je pouvois emprunter deux ou trois traits d’Herodote, pour mieux peindre Assüerus . Car