E P I T R E. Jur les ruînts; 6» déjà Votre Majesté ejî arrivée au çomhh de la gloire par un chemin plus nouveau 6* plus difficile que celui par où Alexandre y eJî monté. Il n'eji pas extraordinaire de voir un jeune homme gagner des batailles , de le voir mettre le feu par toute la terre. Il n'efipas impojjlble que lajeunejfe b" la Fortune Vempor^ cent victorieux jufqu'au fond des Indes. VHifioire ejl pleine déjeunes Conquérans. Et Von fait avec quelle ar- deur Votre Majesté Elle-même a cherché les occa- Jîons de fe Jîgnaler dans un âge , où Alexandre nefaifoît encore que pleurer pour les victoires defonpère. Mais Elle me permettra de lui dire que devant Elle onn^a point vu de Roi , qui , à Vâgz d" Alexandre , ait fait paroître la conduite d'AuguJle ; qui , fans s'éloigner prefque du centre defon Royaume t ait répandu fa lumière jufqu'au lout du monde , b" qui ait commencé fa carrière par où tes plus grands Princes ont tâché d'achever la leur. On c difputé chei les anciens fi la Fortune n^ avait point eu plus départ que la Vertu dans les conquêtes d'Alexandre. Mais quelle part la Fortune peut-elle prétendre aux ac- lions d'un Roi qui ne doit qu'à fes feuls confeils l'état florijfant de fon Royaume , b qui n^a hefoin que de lui-même pour fe rendre redoutable à toute l'Europe ? Mais , SIRE , je ne fange pas qu'en voulant louer Votre Majesté , je m'engage dans une carrière trop vajîe bf trop difficile. Il faut auparavant m'ejfayer encore fur çuelçues autres Héros de l'Antiquité ,- 6" je prévois qu'à mefure que je prendrai de nouvelles forces , Votre Majesté Je couvrira Elle-même d'une gloire toute ncu-
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