Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/110

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70 ALEXANDRE,

Doirtez-vous en effet qu'Axiane ne l'aime ? Quoi , ne voyez-vous pas avec quelle chaleur L'ingrate , à vos yeux même , étale la valeur î Quelque brave qu'on foit, il nous la voulons croire. Ce n'ell qu'autour de lui que vole la vidoire , Vous fonuciiez lans lui d'inutiles delîeins ; la liberté de l'Inde eil toute entre ks mains. Sans lui déjà nos murs feroient réduits en cendre j Lui feul peut arrêter les progrès d'Alexandre j Elle fe fait un Dieu de ce Prince charmant , Et vous doutez encor qu'elle en falîè un amant î

ï A X I L E.

Je tâchois d'en douter, cruelle Cléofilc , Hélas , dans fon erreur afFermiilcz Taxile ! Pourquoi lui peignez-vous cet objet odieux î Aidez-le , bien plutôt , à démentir Ces yeux. Dites-lui qu'Axiane ell une beauté fîcre. Telle â tous les mortels qu'elle eft à votre frère. Elattczde quelque cfpoir . . .

C L É G 1 I L E.

l'fpérez, j'y confens; Mais n'cfpérez plus rien de vos foins impuiliàns. Pourquoi dans hs combats chercher une conquête. Qu'à vous livrer lui-même Alexandre s'apprête î Ce n'eft pas contre lui qu'il la faut difputcr ; Porus eft l'ennemi qui prétend vous l'ôter. Pour ne vanter que lui , l'injufte Renommée Semble oublier les noms du refte de l'armée 5 Quoi qu'on faflc , lui feul en ravit tout Téclat ; Et comme ùs fujets il vous mène au combat. Ail, fi ce nom vous plaît, h vous cherchez à l'être. Les Grecs & les Perfans vous enfcigncnt un maître î Vous .trouverez cent Rois compagnons de vos fers ; Porus y viendra même avec tout l'Univers. Mais Alexandre enfin ne vous tend point de chaînes : Il lailiè à votre front ces maïques ibuveraines Qu'un oîgueilleux rival ofe ici dédaigner. Porus vous fait fcrvir, il vous fera régner.

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