Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/316

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17^ BRITANNICUS,

Qui , choifîs par Néron pour ce commerce infâme,

Trafiquent aveclui des fecrcts de mon ame ?

Quoi qu'il en foit , Narciflè , on me vend tous les jours^

Il prévoit mes delFcins , il entend mes difcours.

Comme toi , dans mon cœur il fait ce qui fe paflè.

Que t'en femblc , Narcille ?

Narcisse.

Ah , quelle ame alTez baflc...» C'eft à vouj de choilîr des confidens difcrets , Seigneur } & de ne pas prodiguer vos fecrets.

Britannicus. Narciflc , tu dis vrai : mais cette défiance Eft toujours d*un grand cœur la dernière fcîence J On le trompe long-teras. Mais enfin, je te croi , Ou plutôt je fais vœu de ne croire que toi. Mon Père , il men fouvient, m'alTura de ton zèle ; Seul de Ces AfFranchis tu m'es toujours fidèle ; Tes yeux , fur ma conduite inceffammcnt ouverts , M'ont fauve jufqu'ici de mille écueils couverts. Va donc voir fi le bruit de ce nouvel orage Aura de nos amis excité le courage. Examine leurs yeux , obfcrve leurs difcours ; Vois fi j'en puis attendre un fidèle fecouis. Sur-tout , dans ce Palais remarque avec adrelTe , Avec quel foin Néron fait garder la PrincefTe. Sache fi du péril fes beaux yeux font remis, Et fi fon entretien m'eft encore permis. Cependant de Néron je vais trouver la mère Chez Pallas , comme toi , l'Affranchi de mon père. Je vais la voir , l'aigrir , la fuivre ; & , s'il fc peut , M'cngagcr fous fon nom plus loin qu'elle ne veut.

Fin du premier A6ie,

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