Il n’y a guères de nom plus connu que celui de Mithridate. Sa vie & fa more font une partie conildérable
le l'hiftoire Romaine , & j fans compter les victoires
lu’il a remportées , on peut dire que {es feules défaites
ont fait prefque toute la gloire de trois des plus grands
capitaines de la république , c’eft à favoir , de Sylla , de Luculîus & de Pompée. Ainfî je ne penfe pas qu’il
soit besoin de citer ici mes auteurs. Car, excepté quelques événemens que j’ai un peu rapproché par le droit que donne la poésie , tout le monde reconnoîtra aisément que j’ai suivi l’histoire avec beaucoup de fidélité.
En effet , il n’y a guères d’actions éclatantes dans la vie de Mithridate , qui n’ayent trouvé place dans ma tragédie. J’y ai inféré tout ce qui pouvoir mettre en jour
- s moeurs & les sentimens de ce prince, je veux dire , fa
<dnc violente contre les Romains , son grand courage,
» finesse , fa dissimulation ; &: enfin cette jalousie qui lui étoit fi naturelle, & qui a tant de fois coûté la vie à ses maîtresses. La feule chofe qui pourroit n’être pas aussi connue que le refte , c’eft le dessein que je lui fais rendre de passer dans l'Italie. Comme ce dessèin m’a fourni une des fcènes qui ont le plus réussî dans ma
