TRAGÉDIE. ijy
Avec le même zèle , avec la même audace , Que je fervois le père , & gardois cette place. Et contre votre frère & même coritre vous. Après la mort du roi, je vous fers contre tous. Sans vous, ne fais-je pas que ma mort afTurée De Pharnace en ces lieux alloit fuivrc l'entrée ! Sais-je pas que mon fang , par fes mains répandu , Eût fouillé ce rempart contre lui défendu î AfTurez-vous du cœur & du choix de la reine. Du refte, ou mon crédit n'efi: plus qu'une ombre vaînc. Ou Pharnace , laillant le Bofphore en vos mains. Ira jouir ailleurs des bontés des R.omains.
X I P H A RÉ s. Que ne devrai-je point à cette ardeur extrême ? Mais on vient. Cours, ami. C'efl; la reine elle-même ,
��SCENE IL
MONIME, XIPHARÉS.
M G N I M E.
- J EiGNEUR , je viens à vous. Car enfin , aujourd'hui.
Si vous m'abandonnez , quel fera mon appui '. Sans parens, fans amis, défolée &c craintive , Reine long-temps de nom, mais en effet captive. Et veuve maintenant fans avoir eu d'époux. Seigneur , de mes malheurs ce font là ]^s plus deux. Je tremble à vous nommer l'ennemi qui m'opprime. J'efpèrc , toutefois, qu'un cœur fi magnanime Ne f^ifiera point les pleurs des malheureux Aux intérêts du fang qui vous unit tous deux. Vous devez à ces mots reconnoître Pharnace. C'eft lui, Seigneur, c'cft lui, dont la coupable audace Veut , la force à la main , m'attacher à fon fort , Par un hymen , pour mgi, plus cruel que la more
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