TRAGÉDIE. ao7
A R B A T E.
"> uus l'allez voir paroître, ôc j'ofe m'afTuier Que vous-mcme , avec moi , vous allez le pleurer.
M O N I M E.
Quoi , le roi I . . .
A R B A T E.
Le roi touche d fon heure dernière , Madame , & ne voit plus qu'un relia de lumière. Je l'ai laifTé fanglant, porté par des foldats , Et Xipharès en pleurs accompagne leurs pas.
M O N I M E.
Xipharès ? Ah , grands Dieux I Je doute fi je veille , Et n'ofe qu'en tremblant en croire mon oreille , Xipharès vit encor ? Xipharès que mes pleurs . . .
A R B A T E.
Il vit, chargé de gloire , accablé de douleur?.
De fa mort en ces lieux la nouvelle feméc
Ne vous a pas vous feule &: fans caufc allarméc.
Les Romains , qui par-tout l'appuyoient jar des cris.
Ont par ce bruit fatal glacé tous hs efprits.
Le roi, trompé lui-même, en a verfé des larmes.
Et déformais certain du malheur de fes armes.
Par un rebelle fils de toutes parts prelTé ,
Sans efpoir de fecours , tout près d'être forcé ,
Et voyant , pour furcroît de douleur &: de haine
Parmi Ces étendarts porter l'aigle Romaine ,
Il n'a plus afpiré qu'à s'ouvrir des chemins,
Pour éviter l'aiîront de tomber dans leurs mains.
D'abord il a tenté les atteintes mortelles Des poifons que lui-même a crus les plus fidèles } Il hs a trouves tous fans force & fans vertu. Vain fecours , a-t-il dit, que j'ai trop combattu ! Contre tous les poifons foi gneux de me défendre , Tai perdu tout le fruit que fen pouvais attendre. Ejfayons maintenant des fecours plus certains , Et cherchons un trépas plus f une jle aux Romains, Il parle ; & défiant leurs nombreufcs cohortes. Du palais , à ces mots , il fait ouvrir les porces..
�� �