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Scène IV.

AGAMEMNON, ULYSSE, EURYBATE.

EURYBATE.

Seigneur…

AGAMEMNON.

Ah, que vient-on me dire

EURYBATE.

La reine, dont ma course a devancé les pas,
Va remettre bien-tôt sa fille entre vos bras ;
Elle approche. Elle s'est quelque temps égarée
Dans ces bois, qui du camp semblent cacher l'entrée
A peine nous avons, dans leur obscurité,
Retrouvé le chemin que nous avions quitté.

AGAMEMNON.

Ciel !

EURYBATE.

Elle amène aussi cette jeune Eriphile,
Que Lesbos a livrée entre les mains d'Achille ;
Et qui, de son destin, qu'elle ne connoît pas,
Vient, dit-elle, en Aulide interroger Calchas,
Déjà de leur abord la nouvelle est semée ;
Et déjà, de soldats une foule charmée,
Surtout d'Iphigénie admirant la beauté,
Pousse au Ciel mille vœux pour sa félicité.
Les uns, avec respect, environnoient la reine ;
D'autres me demandoient le sujet qui l'amène.
Mais tous ils confessoient que, si jamais les dieux
Ne mirent sur le trône un roi plus glorieux,
Egalement comblé de leurs faveurs secrettes,
Jamais père ne fut plus heureux que vous l'êtes.

AGAMEMNON.

Eurybate, il suffit. Vous pouvez nous laisser.
Le reste me regarde, & je vais y penser.