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TRAGÉDIE. ijr

ACTE II.

SCENE PREMIERE.

ERIPHILE, PORIS.

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��LES contraignons point, Doris, retirons-nous i Laiilons-ies dans les bras d'un père & d'un époux. Et , tandis qu'à i'envi leur amour fe déploie , Mettons en liberté ma trillefle & leur joie,

D O R I s. Quoi, Madame, toujours irritant vos douleurs, Croirez-vous ne plus voir que des fujets de pleurs ? Je fais que tout déplaît aux yeux d'une captive ; Qu'il n'elt point, dans les fers , de plaifir qui la fuive. Mais, dans le temps fatal que , repallànt les Hors , Nous fuivions, malgré nous, le vainqueur de Lcfbos; Lorfque, dans fon vailîeau, prifonnieie timide , Vous voyiez devant vous ce vainqueur homicide , Le dirai-je î Vos yeux , de larmes moins trempés , A pleurer vos malheurs étoient moins occupés. Maintenant tout vous rit. L'aimable Iphigénie D'une amitié finccre avec vous cft unie ; Elle vous plaint , vous voit avec des yeux de fœur ; Et vous feriez dans Troie avec moins de douceur. Vous vouliez voir l'AuIidc , où fon père l'appelle. Et l'Aulidc vous voit arriver avec elle. Cependant, par un fort que je ne conçois pas. Votre douleur redouble , & croît à chaque pas,

E R. I P H I L E. Hé quoi , te fcmble-t-il que la trille Erphile Doive être de leur joie un témoin fi tranquille î Crois-tu que mes chagrins doivent s'évanouir A Tafpe^ d'un bonheur , dont je ne puij jouir î

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