Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome2.djvu/270

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162. I P H I G E N I E,

Des gardes , que lui-même a pris foin de placer. Nous ont de toutes parts défendu de pafler. Il me fuit. Ma douleur étonne Ion audace.

Achille. Hé bien , c'eft donc à moi de prendre votre place. Il me verra. Madame, oc je vais lui parler.

, Iphigénie. Ah, Madame 1 ...Ah, Seigneur, où voulez-vous aller

Achille. Et que prétend de moi votre injuftc prière ? Vous faudra-t-il toujours combattre la première î

Clytemnestre. Quel cil votre deffein , ma fille î

Iphigénie.

Au nom des dieiu Madame , retenez un amant furieux. De ce trifte entretien détournons les approches. Seigneur , trop d'amertume aigriroit vos reproches. Je fais jufqu'où s'emporte un amant" irrité j Et mon père eft jaloux de fon autorité. On ne connoît que trop la fierté des Atrides. Laiflez parler, Seigneur, des bouches plus timides. Surpris , n'en doutez point de mon retardement. Lui-même il me viendra chercher dans un moment. Il entendra gémir une mère oppreflee ; Et que ne pourra point m'infpirer la pcnfée De prévenir les pleurs que vous verfericz tous , D'arrêter vos tranfports , & de vivre pour vous î

Achille.

Enfin vous le voulez. Il faut donc vous complaire. Donnez-lui , l'une & l'autre , un confeil falutaire , Rappeliez fa raifon , perfuadez-le bien , Pour vous , pour mon repos, & fur-tout pour le lîei Je perds trop de momens en des difcours frivoles. Il faut des adions , & non pas des paroles.

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