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compofer des romans & des comédies. Ce que les paycns ont honoré, ell devenu horrible parmi les Chré- tiens. Je ne fuis pas un Théologien comme vous. Je prendrai pourtant la liberté de vous dire, queTEglife ne nous défend point de lire les poètes , qu'elle ne nous commande point de les avoir en horreur. C'eften partie dans leur lecture que les anciens Pères fe font formés. Saint Grégoire de Nazianze n'a pas fait de difficulté de mettre la palTion de Notre-Seigneur en tragédie. Saint Auguftin cite Virgile auflî fouvent que vous citez Saint Auguftin.
Je fais bien qu'il s'accufe de s'être laifie attendrir .-i la comédie , & d'avoir pleuré en lifant Virgile. Qu'ert-ce que vous concluez de-là î Direz-vous qu'il ne faut plus lire Virgile , oc ne plus aller à la comédie ? Mais Saint Auguftin s'accufe aufli d'avoir pris trop de plaihr aux chants de l'Eglife. Eft-ce à dire qu'il ne faut plus aller àl'Fglife?
Et , vous autres > qui avez fuccédé â ces Pères , de quoi vous êtes - vous avifés de mettre en François les comédies de Térencc î Falloit-il interrompre vos fain- tes occupations pour devenir des tradufteurs de comé- dies ? Encore , Ci vous nous les aviez données avec leurs grâces, le public vous feroit obligé de la peine que vous avez prife. Vous direz peut-être que vous en avez retranché quelques libertés. Mais vous dites auffi que le foin qu'on prend de couvrir les paflTions d'un voile I d'honnêteté , ne fert qu'à les rendre plus dangereufcs. ', Ainlî , vous voilà vous-mêmes au rang des cmpoiyàtt- murs
Eft-ce que vous êtes maintenant plus faints que vous! n'étiez en ce temps-là ? Point du tout. Mais en ce] temps-là Defmarêts n'avoit pas écrit contre vous. Lcj crime du poète vous a irrité contre la pocfîe. Vouïj n'avez pas confidéré que ni Monfîeur d'Urfé , ni Cor-| neille , ni Gombervillc votre ancien ami , n'éroientj point refponfables de la conduite de Defmarêts. Von; les avez tous enveloppés dans fa dlf^race. Vous avcii
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