zoo ŒUVRES
puis , à vous dire la vérité , vos livres ne fc font plus lire comme ils faifoient. Il y a long-temps que vous ne dites plus rien de nouveau. En combien de façons avcz- vous conté l'hiftoirc du Pape Honorius " Que Ton re- garde ce que vous avez fait depuis dix ans, vos difquifl- tions, vos difTertations , vos réflexions , vos confidéra- tions, vos obfcivations, on n'y trouvera aucune chofe, finon que les propofitions ne font pas dans Janfénius. Hé, Meffieurs, demeurez-en là ! Ne le dites plus. Auffi- bien , à vous parler franchement, nous fommes réfolus d'en croire plutôt le pape & le clergé de France, quevous. Pour vous , Monlleur , qui entrez maintenant en lice contre Defmarêts , nous ne refufons point de lire vos lettres. Pouffez votre ennemi à toute rigueur. Examinez chrétiennement fes mœurs & Ces livres. Feuilletez les regiftres du Châtelet. Employez l'au- torité de Saint Bernard, pour le déclarer vifîon- naire. EtablilTcz de bonnes règles pour nous aider â reconnoître les fous. Nous nous en fcrvirons en temps & lieu. Mais ne lui portez point de coups qui puiflcnt retomber fur les autres. Sur-tout, je vous le répète : gardez-vous bien de croire vos lettres auflî bonnes que les Lettres Provinciales. Ce feroit une étrange vilîon que celle-là. Je vois bien que vous voulez actrapper ce genre d'écrire. L'enjouement de Monfieur Pafcal a plus fcrvi à votre parti que tout le férieux de Monlîeur Arnauld. Mais cet enjouement n'eft point du tout votre caïadvère. Vous retombez dans les froi- des plaifanteries des Enluminures. Vos bons mots ne font d'ordinaire que de balles allufions. Vous croyez dire , par exemple, quelque chofe de fort agréable , quand vous dites, fur une exclamation que fait Monllcui Cha- millard , que fin grand ntfi qu'un o en chiffre ; Se quand vous l'avertiffez de ne pas fuivre le grand nombre, de peur d'être un docteur à la douzaine, on voit bien que vous vous efforcez d'être plaifant. Mais ce n'eft pas le moyen de l'être.
Retranchez- vous donc fur le férieux. Remplirez vos
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