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DIVERSES. 119

défendus i II n'y a perfonne qui ne crût que c'efl-là la conclulion d'un difcouts qu'on auroit fait pouiToutenir qu'il ell peimis de lire des romans & des comédies. Point du tout, il ne s'agit point de cela. Mais c'eft un cœur preflé qui fe décharge , & qui fait tout venir â propos.

Cette queftion me fait fouvenir de ce qu'un homme difoit à un t'yêque qui ne rouloit pas le recevoir aux ordres : Que voulei-vous donc quejefajfe, Monfeigmur , que faille voler Jiir les grands chemins f' Cet homme ne conncifloit que deux conditions dans le monde, celle de Prêtre & celle de voleur de grands chemins. Et vous, vous ne connoiflez qu'une forte de plaifir dans la vie , la ledure des romans & des comédies. Mon Dieu , Monlleur , qu'il me fernble que vous auriez de chofes â faire avant que de fonger à lire des romans ! Mais vous avez pris votre parti , & il y a grande apparence que vous n'en reviendrez pas fi-tôt. Je vois à peu près ce qu'il vous faut, &: je ne m'étonne pas fî les difqui(i- îions & les dijfertations vous ennuient. Vous n'avez pas befoin d'une fort grande foumiffion pour vous rappor- ter de tout cela au Pape & au Clergé de France. Ce n'eft pas là ce qui vous intérclTe. Vous trouverez bon tout ce que fera l'auteur des Héréjïes imaginaires ; vous lui donnez tout pouvoir, & vous lui abandonnez même M. Defmarêts, pourvu qu'il ne lui porte point de coups quipuiffent retomber fiir les autres , ( car c'eft-là ce qui vous tient au cœur ) & qu'il vous laifle jouir en paix de cette petite étincelle du feu qui échauffa autrefois les grands génies de L'antiquité y qui vous eft tombée en partage.

Mais, Monficur, il fcmble qu'un homme auffi tendre & auffi fenfible que vous l'êres , ne dcvroit fonger qu'à vivre doucement, & à éviter les rencontres fâcheufes. Et comment eft-ce que vous n'avez pas mieux aimé diffimulcr la part que vous au-iez pu prendre à l'injure commune j que de vous mettre au hafard de vous atti- rer une querelle particulière î Cependant vous ne vçus

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