Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome3.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

324 ŒUVRES DIVERSES.

lièrement conciaire , il avoir emporté en cinq fen:aine$ une pla<:c que les plus grands capitaines de TEurope avoienc jugce imprenable , criomphant ainfi uon-fcule- ment de la forCw' des remparts , de la difficulté des pays, & de la rc/iftance des hommes, mais encore des injures de l'air, & de l'opiniâtreté, pour ainli dire, des élémens.

On a parlé fort divcrfemcnt dans l'Europe , fur la conduite du prince d'Orange pendant ce fiègc ; Se bien des gens ont voulu pénétrer les raifons qui l'ont em- pêché de donner bataille dans une occalion où il fem- bloir devoir bazarder tout pour prévenir la prife dune ville il importante , & dont la perte lui feroit à jamais reprochée. On en a même allégué des motifs qui ne lui font pas d'honneur. Mais à juger fans paiîion d'un prince en qui l'on rcconuoit de la valeur, on peut dire qu'il va eu beaucoup de fagelVe dans le parti qu'il a pris, l'expérience du paflé lui ayant fait connoîcre combien il étoit inutile d^ s'oppofer à un defi'cin que le roi conduifoit lui-même ; &: il a jugé Namur perdu , dès qu'il a fçu qu'il l'airiégeoit en pcrfonne. Et d'ailleurs le voyant au portes de Bruxelles avec deux formi- dables armées , il a cru qu'il ne devoir point hazaidsr un combat , dont la perte auroic entraîné la ruine des Pays-Bas , & peut-être fa propre ruine , par la difîb- lution d'une ligue qui lui a tant coûté de peine â former.

Fin du troijième ^ dernier Volume.

�� �