Aller au contenu

Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

un frère lai, gagné par Paolo, qu’Elena se montrait souvent à la fenêtre de cette tour et, dans l’espoir de lui parler, il s’était hasardé sur ces cimes de rocs au péril de sa vie. Elena, saisie d’effroi, refusait de l’écouter ; mais il ne voulut pas s’éloigner avant de lui avoir communiqué un plan qu’il avait formé pour la délivrer. Il la conjura de se rendre, s’il lui était possible, au parloir à l’heure du souper ; et il lui expliqua en peu de mots ses espérances, fondées sur les circonstances suivantes.

L’abbesse, selon l’usage adopté dans les grandes fêtes, donnait une collation au père abbé et à ceux des religieux qui l’avaient assistée dans la célébration de l’office. Un concert devait en même temps être exécuté par les religieuses ; quelques étrangers de distinction, ainsi que plusieurs pèlerins devaient y être admis. Pendant que toute la communauté serait ainsi occupée de plaisirs, il serait facile à Vivaldi, instruit de tous ces détails et aidé par le frère lai Geronimo, de s’introduire dans la salle sous son habit de pèlerin et de se mêler aux spectateurs. Il pressa donc Elena de se rendre dans l’appartement de l’abbesse où il pourrait l’instruire des moyens qu’il aurait trouvés pour favoriser sa fuite. Il y aurait des mules au pied de la montagne pour la conduire soit à la villa Altieri, soit au couvent de Santa Maria della Pietà. Cet espoir de liberté renouvela les diverses émotions d’Elena. Incapable de prendre sur-le-champ une résolution, elle supplia Vivaldi de quitter tout de suite le lieu dangereux où il se trouvait, promettant de faire tous ses efforts pour se rendre au parloir de l’abbesse. Là, elle lui ferait