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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/147

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le moyen le plus sûr d’agir sur le cœur d’Elena. Ils arrivèrent à Celano avant la nuit close. Vivaldi, à la prière de sa compagne, alla s’informer dans la ville s’il y trouverait un couvent où elle pût être admise le soir même ; mais il apprit qu’il n’y avait dans Celano que deux communautés de femmes, toutes deux fermées aux étrangers. Cependant Paolo, qui avait pris des renseignements de son côté, vint leur dire que dans une petite ville à peu de distance, sur les bords du lac, il y avait un couvent de femmes très hospitalier. Cet endroit, moins fréquenté que Celano, était par cela même plus convenable. Vivaldi proposa de s’y rendre et la jeune fille y consentit, malgré sa fatigue. Ils suivirent les contours de la baie, et parvinrent bientôt à la ville qui consistait en une seule rue bordant le rivage du lac. Ils se firent conduire au couvent des ursulines. La tourière alla avertir l’abbesse pendant qu’Elena entrait au parloir et que Vivaldi attendait à la porte pour savoir si elle serait reçue. L’abbesse fit inviter Vivaldi à venir lui parler, lui dit qu’elle gardait la jeune fille et l’adressa lui-même à un couvent de bénédictins du voisinage. Il prit alors congé d’Elena, non sans un certain serrement de cœur, quoique les circonstances ne fussent pas alarmantes. Elle-même éprouva un sentiment d’abattement lorsqu’elle se trouva de nouveau seule au milieu de personnes étrangères. Les attentions de l’abbesse ne l’en purent distraire ; il lui sembla qu’elle était pour les sœurs un objet de curiosité, et elle se hâta de se dérober à leur examen en se retirant dans l’appartement qu’on lui avait préparé.