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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/165

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d’un maître. À peine la cérémonie était-elle commencée qu’un bruit venant du dehors renouvela les alarmes d’Elena. Elle vit la porte qui l’avait inquiétée se rouvrir lentement, avec précaution, et un homme avancer la tête. Il était d’une taille gigantesque, portait une torche dont la lueur laissa voir d’autres personnes, groupées dans le passage, derrière lui. À la férocité de leurs regards, à l’étrangeté de leurs allures, Elena devina d’un coup d’œil que ce n’étaient pas des gens du couvent mais des messagers sinistres. Elle jeta un cri à demi étouffé et tomba dans les bras de Vivaldi, qui, en se retournant, vit une troupe d’hommes armés s’avancer vers l’autel. Alors élevant la voix avec fermeté :

— Qui donc, demanda-t-il, ose entrer de force dans le sanctuaire ?

— Quels sont les sacrilèges, ajouta le prêtre, qui ne craignent pas de violer ainsi le lieu saint ?

Elena était évanouie dans les bras de Vivaldi qui tira son épée pour la défendre. Tout à coup retentirent ces mots épouvantables :

— Vincenzo de Vivaldi et Elena Rosalba, vous êtes prisonniers. Rendez-vous ! Nous vous en sommons au nom de l’Inquisition !

— Au nom de l’Inquisition ! s’écria Vivaldi qui croyait à peine ce qu’il entendait. Il y a ici quelque horrible méprise.

L’officier, sans daigner répliquer, renouvela sa sommation.

— Retire-toi, imposteur, s’écria Vivaldi, ou mon épée te fera repentir de ta témérité !

— Eh quoi ! dit le chef de la troupe, vous osez