Aller au contenu

Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une dignité calme qui sembla en imposer à ses gardiens. Ainsi raffermi, il ne sentait plus la douleur de ses blessures ; peut-être à ce moment eût-il supporté héroïquement la torture.

À la fin, le principal officier redescendit et ordonna à Vivaldi de le suivre. Paolo voulut accompagner son maître ; mais il en fut empêché par les gardes. Ce fut là pour lui une rude épreuve. Il déclara qu’il ne voulait pas se séparer du jeune comte.

— Pourquoi, disait-il, aurais-je demandé à venir ici, si ce n’était pour partager le sort de mon maître et tâcher d’adoucir ses peines ? Ce n’est certes pas pour mon plaisir ; et quelque aimable que soit votre société, je vous assure que, sans mon attachement pour lui, je voudrais être à mille lieues de vous.

Les gardes l’interrompirent brutalement et Vivaldi, embrassant son fidèle serviteur, le pressa de se soumettre tranquillement à la nécessité et de ne pas désespérer.

— Notre séparation sera courte, lui dit-il, et mon innocence, je l’espère, sera bientôt reconnue.

Puis s’adressant aux gardes :

— Je recommande ce digne garçon à votre humanité, leur dit-il. Il est innocent. Et, si je suis libre un jour, je vous serai plus reconnaissant de votre bonté à son égard que de celle que vous me témoigneriez à moi-même. Adieu, mon cher Paolo, adieu.

Paolo se jeta en sanglotant aux genoux de son maître qui, pour abréger cette pénible scène, fit signe à l’officier qu’il était prêt à le suivre.

On le fit passer par une galerie qui le conduisit à une antichambre où d’autres personnes l’attendaient.