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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/180

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Mais je suis si peu son ennemi moi-même que j’ignore jusqu’à son nom.

— Vous ignorez son nom, dites-vous ? Mais, par cela même, il est clair que vous n’avez pas d’ennemi personnel et que la dénonciation portée contre vous est l’œuvre d’un homme qui n’a eu en vue que les intérêts de la religion et de la vérité.

Indigné de l’art perfide avec lequel on exploitait contre lui ses déclarations, Vivaldi dédaigna de répondre, cependant que l’interrogateur, souriant intérieurement de son habileté, comptait pour rien la vie d’un homme pourvu que son amour-propre et le sentiment de son importance fussent satisfaits.

— Puisqu’il est évident, continua-t-il, que vous n’avez pas d’ennemi qu’un ressentiment particulier ait armé contre vous et que, d’ailleurs, plusieurs autres circonstances nous amènent à douter de votre sincérité, j’en conclus que l’accusation portée contre vous n’est ni maligne ni fausse. Je vous exhorte donc de nouveau, au nom de la très sainte religion, à confesser sincèrement vos fautes, afin de vous épargner les tourments de la question que nous serions obligés d’employer pour vous en arracher l’aveu. Une confession franche, sachez-le bien, peut seule adoucir la juste sévérité du tribunal.

Les nouvelles protestations d’innocence de Vivaldi mirent fin à cette première séance. L’inquisiteur ordonna au jeune homme de signer son interrogatoire et laissa percer, pendant qu’il remplissait cette formalité, une sorte de satisfaction mauvaise que le jeune homme ne put s’expliquer. Il avertit ensuite l’accusé de se préparer pour le lendemain à confesser