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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/221

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maison où elle avait été menacée aussi par le poignard d’un assassin.

Schedoni avait repris tout son empire sur lui-même. Il traita de conte et de vision le récit du guide. Et peu de temps après, comme on suivait des chemins plus fréquentés où cet homme cessait de lui être nécessaire, il lui paya son salaire et le congédia.

Elena cependant, plus rassurée à mesure qu’elle se rapprochait de Naples, songeait aux moyens de se rendre soit à la villa Altieri, soit au couvent de Santa Maria de la Pietà. Comme on s’était arrêté pour dîner dans un village assez important et qu’elle entendait Schedoni s’informer des couvents qui se trouvaient aux environs, elle se hasarda à lui exprimer ce désir. Schedoni reconnut alors que, dans l’intérêt de sa propre sûreté, il valait mieux la laisser retourner à la villa Altieri, d’où elle pouvait se réfugier au monastère de la Pietà, que de la placer dans une autre communauté où il serait obligé de la présenter lui-même. La seule objection contre ce plan était la crainte qu’elle ne fût découverte par la marquise ; mais de toute façon ne fallait-il pas donner quelque chose au hasard ? De tous les partis à prendre, celui qu’elle lui suggérait était encore le meilleur. L’arrivée d’Elena dans une maison respectable, où elle était connue depuis son enfance, n’exciterait aucune curiosité ni aucune recherche sur sa famille, et le secret de Schedoni y serait moins menacé que partout ailleurs. Comme c’était là l’objet principal de ses inquiétudes, il décida qu’Elena se retirerait au couvent de la Pietà. Le reste du