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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/228

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à cette union lorsqu’il y voyait une mésalliance, autant il serait disposé à l’approuver aujourd’hui.

— Je m’en remets d’ailleurs, ajouta-t-il, à la justesse ordinaire de votre jugement, madame, et je ne doute pas que, lorsque vous aurez pesé mûrement la question, vous ne tombiez d’accord avec moi que toute autre considération doit céder à celle du bonheur de votre cher fils.

La chaleur que mettait le confesseur à plaider la cause de Vivaldi étonna quelque peu la marquise ; mais, sans le faire s’expliquer davantage sur ce point, elle lui demanda ce qu’était devenue Elena. Il était trop habile pour répondre directement à cette question, quelque précise qu’elle fût. Il s’efforça de détourner de nouveau l’attention de la marquise sur Vivaldi ; cependant, il n’osa pas lui apprendre que son fils était enfermé dans la prison de l’Inquisition. La marquise, croyant que le jeune homme était encore à la recherche d’Elena, multiplia les questions à son sujet ; mais toujours Schedoni les éludait, gardant dans ses réponses une prudente circonspection. Il s’informa de son côté comment le marquis avait supporté l’absence de son fils. Le marquis avait souffert, et comme père et comme chef d’une illustre famille, de la disparition du jeune homme qu’il croyait aussi sur les traces d’Elena. Mais ses nombreuses et importantes occupations faisaient quelque diversion à ses sentiments.

Il avait dépêché quelques émissaires à la recherche de Vivaldi, et continuait de se livrer à sa vie ordinaire d’homme du monde et de cour.

Avant de prendre congé de la marquise, Schedoni