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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/234

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raffinée de ce tribunal de sang. Comme il persistait à se déclarer innocent, on décida que trois heures plus tard il lui serait appliqué la question ; en attendant, on le fit reconduire dans sa prison. Pendant qu’il s’y acheminait, il vit passer près de lui un personnage dont l’air et la figure ne lui étaient pas inconnus ; il rappela ses souvenirs et, en regardant plus attentivement l’étranger qui s’était arrêté un instant, il reconnut le moine qui lui avait donné des avis prophétiques dans les ruines de Paluzzi. Le premier moment de surprise le cloua sur place ; puis, quand il voulut suivre cet homme, il en fut empêché par ses gardes ; il leur demanda alors quel était cet étranger qui n’avait fait que passer et disparaître, mais, ne l’ayant pas remarqué, ils ne purent lui répondre.

Il était environ minuit lorsqu’il entendit des pas et des voix qui s’approchaient de sa prison. Il comprit qu’on venait le chercher. La porte s’ouvrit et donna passage à deux hommes tout vêtus de noir qui, s’avançant sans parler, jetèrent sur lui un manteau de forme singulière et l’emmenèrent hors de la chambre. Il suivit de longues galeries désertes où régnait un silence de mort. Puis on le fit descendre, par une longue suite de degrés, dans des caveaux souterrains. Les portes, par lesquelles il passait, s’ouvraient d’elles-mêmes devant la baguette d’un des officiers qui le conduisaient. Un autre portait une torche sans laquelle on eût pu difficilement trouver sa route dans ces sombres corridors. Ils traversèrent une grande salle voûtée qui semblait être destinée aux sépultures ; puis, arrivés à une porte