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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/286

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chain départ et il envoya Paolo se reposer. Mais le fidèle serviteur était trop agité pour chercher et trouver le sommeil, quoique à présent il n’eût plus rien à craindre. Un des gardiens de la geôle de l’Inquisition, trop humain pour son emploi, avait projeté de s’en affranchir par la fuite. Il avait fait part de ce dessein à Paolo, dont le bon naturel avait gagné sa confiance et son affection, et tous deux avaient si bien combiné leur plan qu’ils le menèrent à bonne fin, malgré l’imprudence de Paolo qui faillit le faire échouer en voulant tenter de délivrer son maître.

Le marquis partit le lendemain matin avec Paolo, que le danger qu’il courait en reparaissant à Rome n’empêcha pas de suivre le vieillard. Le rang et le crédit de ce seigneur à la cour de Naples secondaient auprès du Saint-Office le succès de ses démarches pour la liberté de son fils. En outre, il pouvait compter sur l’appui d’un ancien ami, le comte de Maro, tout-puissant à Rome. Cependant les sollicitations du marquis ne produisirent pas sur-le-champ l’effet qu’il en attendait et il s’écoula une quinzaine avant qu’il pût voir son fils. Lors de cette entrevue, la tendresse paternelle écarta tout fâcheux retour sur le passé ; la situation de Vivaldi, encore souffrant de la blessure qu’il avait reçue à Celano et languissant en prison, réveilla toute la sensibilité du marquis. Il pardonna à son fils et parut disposé à lui rendre le bonheur, s’il pouvait lui faire rendre la liberté. Le jeune homme, en apprenant la mort de sa mère, versa des larmes sincères. La noirceur des projets de la marquise n’était pas venue à sa connaissance ; et, quand il sut qu’à son lit de mort elle