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Page:Radcliffe - L’Italien (trad. Fournier), 1864.djvu/97

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dans un repaire de voleurs ; pourtant, le jeune homme cherchait vainement qui pouvait avoir eu intérêt à le retenir une nuit, pour le relâcher ensuite. En entrant dans le jardin, il fut surpris de voir que plusieurs des jalousies étaient ouvertes ; mais son étonnement se changea en terreur quand, en approchant du portique, il entendit des gémissements qui semblaient venir de l’intérieur ; il appela et reconnut la voix éplorée de Béatrice. La porte était fermée. Il s’élança, suivi de Paolo, par une des fenêtres, et trouva la pauvre femme attachée à un pilier. Ce fut d’elle qu’il apprit qu’Elena avait été enlevée durant la nuit par des hommes armés. À cette nouvelle, il demeura comme frappé de stupeur et ne sortit de cet état que pour poser cent questions à Béatrice, sans lui donner le temps de répondre à une seule. Lorsque enfin il put prendre sur lui de l’écouter, il apprit que les ravisseurs étaient au nombre de quatre, qu’ils étaient masqués et que deux autres l’avaient liée, elle, à un pilier, en la menaçant de mort si elle poussait un seul cri. Vivaldi, ayant repris un peu de son sang-froid, crut deviner les auteurs de la double affaire de la nuit précédente. C’était sa famille sans doute qui avait fait enlever Elena, pour prévenir l’union projetée, et qui l’avait lui-même fait attirer et retenir dans la forteresse, afin de l’empêcher de mettre obstacle au rapt de la jeune fille. Il demeura aussi persuadé que Schedoni était le moine qui l’avait poursuivi avec tant d’acharnement, et qui était à la fois conseiller de sa mère, messager de malheur et exécuteur de ses propres prédictions. « Quel autre que ce Schedoni,