Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/14

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s’était retirée le soir précédent aussi bien portante que d’habitude.

Vivaldi quitta Villa-Altieri en méditant sur le sinistre événement et sur l’espèce de prophétie du moine, qui se liait d’une si étrange manière à la mort de la signora Bianchi. Il décida de profiter de quelque nuit pour poursuivre dans les ruines de Paluzzi le mystérieux inconnu.

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Privée par cette catastrophe inattendue, de la seule parente et du seul appui qu’elle eût sur terre, Elena n’était cependant occupée que des pieux devoirs qui lui restaient à remplir. La signora Bianchi fut enterrée dans le couvent de Santa-Maria. Le service achevé, l’abbesse rendit visite à Elena et entremêla ses consolations des plus vives instances pour la décider à chercher un asile dans la communauté, en attendant qu’elle fût mariée. C’était, en effet, l’intention de la jeune femme, qui espérait trouver là une retraite convenable à sa situation. Elle en fit part à Vivaldi le soir même. Aux premiers mots qu’elle lui dit, le jeune comte fut saisi d’une inquiétude vague ; mais Elena lui fit comprendre que cette retraite n’était que momentanée et que son honneur lui conseillait d’accepter les propositions de la bonne abbesse.

Aux vives inquiétudes de son fiancé, Elena répondait par de doux reproches.

Vivaldi n’avait rien de sensé à lui répliquer : il lui demanda finalement pardon de sa faiblesse et s’efforça de bannir des inquiétudes si mal fondées.

Les deux jeunes gens se séparèrent en versant des larmes, et en s’exhortant mutu-