Page:Radcliffe - Le confessionnal des pénitents noirs, 1916.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment. À la soirée, elle sortit du couvent. À la porte, elle trouva Vivaldi qui lui offrit le bras, et tous deux s’acheminèrent vers la chapelle.

Le ciel était sombre et les flots mêlaient leur mugissement sourd à celui du vent.

Ils entrèrent dans la chapelle où régnait un silence profond ; elle n’était éclairée que par une faible lumière. Le vénérable religieux accompagné du moine qui devait représenter le père de la jeune fille, étaient là, tous deux agenouillés et en prières. Vivaldi s’approcha de l’autel, conduisant Elena toute tremblante, et ils attendirent que le religieux eut terminé ses dévotions. Pendant ce temps, l’émotion de la jeune femme croissait ; elle parcourait des yeux la chapelle. Tout à coup, elle tressaillit, car elle avait cru voir un visage appliqué aux vitraux ; mais en regardant une seconde fois, elle ne vit plus rien. Elle écoutait avec inquiétude les moindres bruits du dehors, et quelquefois elle prenait le grondement des vagues pour des voix et des pas d’hommes qui s’approchaient.

Elle se raisonna cependant et elle commençait à se rendre maîtresse de ses alarmes, lorsqu’elle remarqua une porte entr’ouverte, et à l’entrée un homme d’une physionomie sinistre. Comme elle allait pousser un cri, l’observateur disparut et la porte se referma.

— Nous sommes observés, dit-elle à Vivaldi, quelqu’un était à cette porte tout à l’heure.

Vivaldi pria le moine de fermer les portes de la chapelle pour écarter les importuns, mais le religieux répondit qu’il ne l’oserait, car l’accès du lieu saint ne devait être interdit à personne.

— Ne pourriez-vous, au moins, mon père, observa Vivaldi, réprimer une vaine curiosité et voir dehors qui vient nous épier par cette porte ?

Le frère y consentit et Vivaldi le suivit à la porte ; mais ils ne virent personne et revinrent vers l’autel. Déjà l’officiant y