Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/117

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jusqu’aux liens de l’humanité, et c’est à moi de considérer la prudence dans ma conduite à son égard ! Je n’aurai pas une telle bassesse.

— C’est pour votre intérêt et non pour celui de M. Montoni, dit Emilie modestement, qu’il seroit à propos de consulter la prudence. Vos reproches, quoique justes, ne le puniront sûrement pas, et pourront le porter à de plus redoutables excès.

— Quoi ! il faudroit me soumettre à tout ce qu’il me commande ! vous voudriez que je fusse à ses pieds, et que je lui rendisse grâce de sa cruauté ! vous voudriez que je donnasse mes contrats ?

— Combien, madame, je me fais mal comprendre ! dit Emilie ; je ne suis pas en état de vous offrir un conseil sur un point aussi important que le dernier ; mais souffrez que je vous le dise : si vous consultez votre repos, cherchez à toucher M. Montoni, plutôt que de l’irriter par vos reproches.

— Le toucher ! Je vous l’ai dit, ma nièce, cela n’est pas possible, et je dédaigne de l’essayer.

— Emilie fut choquée de l’obstination et des fausses idées de madame Montoni ; mais non moins touchée de ses souffrances, elle