Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/137

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plus la tranquillité nécessaire pour en jouir. Cherchant à s’oublier, cherchant à dissiper le chagrin, l’inquiétude qu’une même idée lui causoit, il quitta de nouveau la solitude, et se rejeta dans le tourbillon.

Ainsi s’écoulèrent plusieurs semaines ; le temps adoucit sa peine ; l’habitude fortifia son goût pour les amusemens. Tout ce qui l’entouroit sembla refaire absolument son caractère.

Sa figure, ses manières, le firent bientôt accueillir ; en peu de temps il devint à la mode, et fréquenta les brillantes sociétés. La comtesse Lacleur, femme d’une beauté séduisante, tenoit alors des assemblées. Elle n’étoit plus dans son printemps, mais son esprit prolongeoit son triomphe. Ceux qu’enchantoient ses grâces, parloient avec enthousiasme de ses falens ; les admirateurs de ses talens trouvoient sa personne accomplie. Son imagination pourtant n’étoit que plaisante, et son esprit plutôt brillant que juste. Sa voix et son sourire prévenoient en sa faveur. Les petits soupers étoient à la mode, et c’étoit là qu’on rencontroit les littérateurs du second ordre. Elle aimoit la musique, passoit pour y exceller, et donnoit souvent des concerts. Valancourt aimoit passionnément la musique, il venoit