Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T3.djvu/151

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gure aimable, et qui sembloit celle d’un héros, n’avoit jamais paru avec tant d’avantage. Emilie qui le considéroit, pensa qu’alors il ressembloit à Valancourt ; c’étoit bien tout le feu, toute la dignité de Valancourt ; mais elle cherchoit en vain la douceur de ses traits, et cette expression franche de l’ame qui le caractérisoit.

Montoni lui-même parut à la porte du vestibule, mais sans uniforme. Il examina très-soigneusement les cavaliers ; il conversa long-temps avec leurs chefs ; et quand il leur eut dit adieu, la bande entière fit le tour de la cour, et commandée par Verezzi, passa sous la voûte et sortit. Montoni les suivit des yeux et les regarda long-temps après qu’ils se furent mis en route. Emilie se retira de la fenêtre, et certaine à présent de se trouver en repos, elle retourna sur les remparts ; dès qu’elle y fut, elle reconnut la troupe qui tournoit vers les montagnes de l’ouest, disparoissant dans les bois et reparoissant jusqu’à ce qu’elle les eût perdus de vue.

Emilie ne vit plus d’ouvriers sur les remparts : elle observa que les fortifications paroissoient finies. Pendant qu’elle se promenoit, plongée dans ses réflexions, elle entendit quelques pas, et levant les yeux, elle