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en prenant quelques cerises, et lui souriant avec bonté.

— Venez, venez, dit Montoni impatiemment, c’est assez. Sortez et attendez-moi, je vais avoir besoin de vous.

Carlo obéit, et Montoni partit bientôt après pour examiner plus en détail l’état exact de son château. Emilie resta près de sa tante, endurant sa mauvaise humeur, et s’efforçant d’adoucir sa peine au lieu d’en remarquer l’effet.

Quand madame Montoni se fut retirée à sa toilette, Emilie tâcha de se distraire en examinant le grand château. Elle ouvrit une porte battante, et passa de la grande salle sur les remparts, qui, de trois côtés, bordoient les précipices. La quatrième face étoit gardée par les hautes murailles des cours, et par la voûte sous laquelle elle avoit tourné la veille. La grandeur de ces larges remparts, et le paysage varié qu’ils dominoient, excitèrent son admiration. L’étendue des terrasses étoit telle, que, présentant le pays sous autant d’aspects différens, elle offroit comme autant de vues nouvelles. Elle s’arrêtoit souvent pour contempler la gothique magnificence d’Udolphe, son orgueilleuse irrégularité, ses hautes tours, ses fortifications, ses fenêtres