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étoient seuls : Verezzi étoit enflammé de colère, quoique l’objet de sa fureur ne fût plus alors sous ses yeux ; il sembloit exiger que Cavigni la partageât, et celui-ci paroissoit le prier plutôt que discuter contre lui.

Verezzi protestoit qu’il alloit à l’instant informer Montoni de l’insulte que Morano lui avoit faite, et sur-tout de l’accusation de meurtre qu’il avoit lancée contre lui.

On ne doit pas faire attention dit Cavigni, aux injures d’un homme en colère, il ne faut pas les écouter ; votre opiniâtreté leur sera funeste à tous deux : nous avons à présent de plus sérieux intérêts que ceux d’une vengeance à poursuivre.

Emilie joignit ses prières aux argumens de Cavigni, et ils réussirent enfin à détourner Verezzi de ses projets.

En approchant de l’appartement de sa tante, Emilie le trouva fermé ; bientôt il fut ouvert par madame Montoni elle-même.

On peut se souvenir qu’Emilie, peu d’heures avant, s’étoit glissée dans la chambre à coucher de sa tante, mais c’étoit par une petite porte. Le calme de madame Montoni lui fit juger qu’elle ignoroit l’accident de son époux ; elle voulut le lui raconter, et