Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son cabinet, lui remit le billet, et lui demanda conseil. Il répondit que, si elle se croyoit la force de supporter une pareille scène, il croyoit utile aux deux parties de l’accélérer plutôt que de la reculer.

— On ne peut douter de sa tendresse, dit le comte ; il me paroît si affligé ! Vous, mon aimable amie, vous êtes si accablée ! plutôt l’affaire se décidera, et mieux sans doute cela vaudra.

Emilie répondit à Valancourt qu’elle consentoit à le voir : elle tâcha ensuite de recueillir les forces et le courage dont elle auroit besoin pour soutenir cette scène si triste, qui devoit détruire ses plus douces, ses plus chères espérances.


CHAPITRE VI.

On vint avertir Emilie que le comte de Villefort demandoit à la voir. Elle devina que Valancourt étoit chez lui. En approchant de la bibliothèque, où elle imaginoit qu’il devoit être, son émotion devint si forte, que, n’osant encore paroître, elle retourna dans le vestibule pour calmer son agitation.