Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/125

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nière, tout son courage l’abandonnoit ; elle ne sentoit plus que sa tendresse et sa douleur.

Valancourt, pendant ce temps, dévoré de remords et de chagrin, n’avoit ni le pouvoir ni la volonté d’exprimer tout ce qui l’agitoit. À peine paroissoit-il sensible à la présence d’Emilie. Son visage étoit caché, sa poitrine soulevée de sanglots.

— Épargnez-moi, lui dit Emilie, le chagrin de revenir sur les détails de votre conduite, qui m’obligent de rompre avec vous ; il faut nous séparer, et je vous vois pour la dernière fois.

— Non, s’écria Valancourt, vous ne pouvez penser ce que vous dites ; vous ne pouvez pas penser à me rejeter de vous pour toujours.

— Il faut nous séparer, répéta Emilie, et pour toujours ; votre conduite nous en fait une nécessité.

— C’est la décision du comte, reprit-il avec fierté, ce n’est pas la vôtre ; et je saurai de quel droit il se met entre nous. Il se leva à ces mots, et parcourut la chambre à pas précipités.

— Laissez-moi vous désabuser, dit Emilie non moins émue. La décision est de moi : mon repos l’exige.