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dans ce château. Vous voyez, mademoiselle, elle étoit aussi fraîche que vous. Sitôt moissonnée !

Pendant que Dorothée parloit, Emilie regardoit le portrait ; il ressembloit beaucoup à la miniature qu’elle avoit : seulement l’expression du visage étoit différente ! encore crut-elle voir dans ce tableau une teinte de cette mélancolie pensive qui caractérisoit si fortement le portrait en miniature.

— Je vous prie, mademoiselle, dit Dorothée, placez-vous auprès du portrait, pour que je puisse vous comparer. — Emilie s’y prêta, et Dorothée renouvela les exclamations sur sa ressemblance. Emilie, en regardant de nouveau, pensa avoir vu, quelque part, une personne qui lui rappeloit celle-là ; mais elle ne put s’en souvenir plus précisément.

Dans ce cabinet étoient encore plusieurs effets à l’usage de la marquise. Une robe, quelques ajustemens dispersés sur les chaises, comme si l’on venoit de les quitter ; à terre étoit une paire de mules en satin noir ; sur une toilette, des gants et un très-long voile noir. Emilie le prit pour l’examiner, et s’apperçut qu’il tomboit en lambeaux par vétusté.