Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T5.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

excitoit dans le château une extrême confusion, il défendit à tout le monde de le répéter sous peine d’en être puni.

L’arrivée de quelques amis réussit à le distraire entièrement ; ses domestiques eux-mêmes avoient peu le loisir de s’étendre sur ce sujet, excepté les après-soupers. Réunis dans leur salle, ils racontoient des histoires de revenans, jusqu’à ne plus oser lever les yeux : on tressailloit alors à la secousse d’une porte qui retomboit dans le passage, et l’on refusoit d’aller seul dans quelque partie que ce fût de la maison.

Annette, en pareil cas, se distinguoit : elle racontoit non-seulement les prodiges dont elle avoit été témoin, mais encore tout ce qu’elle avoit imaginé dans les murs du château d’Udolphe. Elle n’oublioit pas l’étrange disparition de la signora Laurentini, qui faisoit une forte impression sur l’esprit de ses auditeurs. Annette auroit même tout naturellement expliqué les soupçons qu’elle formoit sur Montoni, si le prudent Ludovico, actuellement au service du comte, ne l’eût toujours interrompue quand elle en venoit à ce chapitre.

Parmi ces étrangers qui étoient venus voir le comte dans son château, étoient le baron de Sainte-Foix, son ancien ami, et son fils