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tiendrez-vous l’ennui, si vous ne dormez pas ?

— Quand je serai fatigué, monsieur, reprit Ludovico, je n’aurai pas peur de dormir ; mais d’ailleurs j’ai un livre qui m’amusera.

— Bon, dit le comte ; j’espère que rien ne vous troublera. Mais si, pendant la nuit, vous aviez de plus sérieuses craintes, venez me trouver à mon appartement. J’ai trop de confiance dans votre raison et votre courage pour craindre de vous voir épouvanté par quelque crainte frivole. Cette chambre, son obscurité, son isolement, ne vous causeront pas de fausses terreurs. Demain j’aurai à vous remercier d’un important service. On ouvrira l’appartement, et tous mes gens seront convaincus de leur sottise. Bonne nuit, Ludovico ; venez me voir de bon matin, et souvenez-vous de ce que je vous ai dit.

Oui, monsieur, je m’en souviendrai. Bonsoir, Excellence ; laissez-moi vous éclairer.

Il éclaira le comte et Henri jusqu’à la dernière porte. Un des domestiques, dans son effroi, avoit laissé une lampe sur le palier. Henri la prit, et donna le bonsoir à Ludovico. Celui-ci répondit respectueusement, referma la porte, et rentra. En retournant