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pisseries, ou boisées de cèdre ; les meubles paroissoient de même date que le château ; les énormes cheminées où ne restoit aucun vestige de feu, offroient la froide image de l’abandon et de la désolation ; toutes ces chambres portoient si bien l’empreinte de la solitude et de la désolation, que ceux dont les portraits étoient sur les murailles, sembloient avoir été leurs derniers habitans.

En sortant de là, elle se trouva dans une autre galerie ; une des extrémités aboutissoit à un escalier, l’autre à une porte qui paroissoit devoir conduire dans la partie du nord. Cette porte étoit fermée ; elle descendit par l’escalier, et se trouva dans un petit quarré qui tenoit à une tourelle à l’ouest du château. Trois fenêtres y présentoient trois aspects différens et sublimes ; au nord, c’étoit le Languedoc, à l’occident, les montagnes des Pyrénées, dont les sommets couronnoient le paysage ; au sud, la Méditerranée et une partie des côtes du Roussillon.

Elle sortit de la tour, et descendit un escalier étroit. Elle se trouva dans un passage obscur ; elle essaya vainement d’y retrouver son chemin, et l’impatience faisant place à la crainte, elle appela au secours.