Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T6.djvu/134

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tée, alarmée, s’efforça de la consoler. Emilie lui fit signe de la main, pour lui faire entendre qu’elle vouloit être seule ; et pleura toujours davantage.

Un léger coup frappé à la porte de la chaumière empêcha Thérèse de la quitter sur-le-champ. Emilie l’arrêta, et la pria de ne recevoir personne. S’imaginant pourtant que c’étoit Philippe son domestique, elle s’efforça, tâcha d’essuyer ses pleurs ; et Thérèse alla ouvrir la porte.

La voix qu’elle entendit attira l’attention d’Emilie. Elle écouta, tourna les yeux : une personne parut ; et la flamme du feu fit voir… Valancourt !

Emilie en l’apercevant tressaillit, trembla, et perdant connoissance, ne vit plus rien de ce qui l’entouroit.

Un cri que fit Thérèse annonça qu’elle reconnoissoit aussi Valancourt. L’obscurité, dans le premier moment, lui avoit dérobé ses traits. Valancourt cessa de s’occuper d’elle, en voyant une personne tomber de sa chaise, près du feu. Il courut à son secours, et s’aperçut qu’il soutenoit Emilie. L’émotion qu’il sentit à cette rencontre imprévue, en retrouvant celle dont il se croyoit à jamais éloigné, en la tenant pâle et sans vie, entre ses bras, on l’imaginera