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Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/129

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Le comte d’Orgel naissait à un sentiment nouveau.

Il avait toujours évité l’amour comme une chose trop exclusive. Pour aimer il faut du loisir, et les frivolités l’accaparaient.

Mais la passion s’insinua en lui si habilement qu’il y pût à peine prendre garde. Cette nouveauté datait du jour où Mahaut assise sur la banquette du garde-feu parlait avec François de Séryeuse. Ce jour-là son mari l’avait convoitée comme si elle n’eût pas été sa femme.

François, lui, eût certes souhaité moins de fêtes, et plus d’intimité. Mais il mettait une émulation d’enfant sage à jouir de ce qu’on lui offrait. Il allait jusqu’à s’appliquer à être un convive agréable.

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