Page:Raimond - Origine des troubles de Saint-Domingue, 1792.djvu/30

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mots génériques, y comprendre les personnes de couleur libres et propriétaires.

En conséquence de cette interprétation de la loi, donnée par des individus, les assemblées primaires se formèrent sans la participation des personnes de couleur, quoiqu’elles fussent cependant des personnes, et que dans plusieurs quartiers de la colonie, ces personnes étoient les plus riches propriétaires ; on n’en devint que plus acharné à les poursuivre et à les vexer, afin de leur interdire tout moyen de réclamation. Cette conduite, de la part des colons blancs, avoit bien son but.

L’assemblée coloniale qui se forma pour, au terme du décret, présenter le vœu des colonies sur leur régime intérieur, ne pouvoit pas présenter ce vœu, puisque plus de la moitié des propriétaires de la colonie, ceux qui lui sont le plus attachés, avoient été éloignés des assemblées primaires.

On sait ce qui est résulté de cette première assemblée coloniale ; on connoît les violences, les cruautés des deux partis des blancs connus, dans la colonie, sous les noms de bossus et de crochus ; on sait qu’entre blancs, ils se sont livrés les combats les plus cruels, et qu’ils se sont égorgés et assassinés mutuellement.