Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/119

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Soumantra, s’étant approché d’un air modeste, s’inclina pour saluer Râma, d’une beauté en quelque sorte, flamboyante et semblable au soleil qui vient de naître sur un ciel sans nuages.

« Que la reine Kâauçalyâ est heureuse de posséder un tel fils ! Le roi, en compagnie de Kêkéyî, désire te voir. Viens donc, Râma, s’il te plaît ! »

À ces mots du cocher, Râma, qui avait reçu, la tête inclinée, cet ordre venu de son père, Râma aux yeux de lotus tint ce langage à Sitâ : « Sitâ, le roi et la reine se sont réunis ensemble pour délibérer, sans aucun doute, sur mon sacre comme héritier de la couronne. Assurément, Kêkéyî, ma mère, guidée par le désir même de faire une chose qui m’est agréable, emploie tout son art en ce moment pour mettre de ses mains le diadème sur mon front. Je pars donc sans délai ; j’ai hâte de voir ce maître de la terre, assis dans sa chambre secrète seul avec Kêkéyî et libre de soucis. »

À ces paroles de son mari : « Va, mon noble époux, lui dit Sitâ, voir ton père et même avec lui ta mère. »

Sorti de son palais, ce prince d’une splendeur incomparable vit rassemblés devant les portes une foule de serviteurs, curieux de voir le noble maître. À leur aspect, il s’approcha d’eux et les salua tous ; puis, sans perdre un instant, il s’élança dans un char d’argent, déjà même attelé. Élevé sur le char opulent, dont le fracas égalait celui du tonnerre, Râma sortit de son palais, comme la lune sort des nuages blancs.

Alors, tenant un parasol avec un chasse-mouche dans ses mains, Lakshmana aussitôt monta derrière l’auguste Râma, comme Oupéndra se tient derrière le dieu Indra, et lui fit sentir agréablement les doux offices de l’om-