Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/171

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charmante, dont les échos répètent les chants des kokilas, des gallinules et des paons, le bruit des gazelles et les cris de nombreux éléphants ivres d’amour : puis, une fois arrivé dans cet ermitage, occupe-toi d’y poser ton habitation. »

Leur ayant fait connaître le chemin, Bharadwâdja, salué par le sage Râma, Lakshmana et Sîtâ, revint dans son ermitage. Quand l’anachorète fut parti, Râma dit à Lakshmana : « L’intérêt, que l’ermite prend à moi, fils de Soumitrâ, est comme une eau limpide, qui lave mes souillures. » Ainsi causant et marchant derrière Sîtâ, les deux héros voués à la pénitence arrivent sur les bords de la Kâlindi[1].

Là, quand ils ont réuni et lié ensemble des bois et des bambous nés sur le rivage, Râma lui-même prend alors Sîtâ dans ses bras et porte doucement sur le radeau cette chère enfant, tremblante comme une liane. Elle une fois placée, Râma et son frère montent dans la frêle embarcation.

Ce fut donc avec ce radeau qu’ils traversèrent l’Yamounâ, cette rivière, fille du soleil, aux flots rapides, aux guirlandes de vagues, aux bords inaccessibles par la masse épaisse des arbres enfants de ses rivages.

Ils se remettent dans la route du Tchitrakoûta, bien résolus d’y fixer leur habitation ; ils s’avancent, pleins de vigueur et d’agilité, en hommes de qui les vues sont arrêtées.

Peu de temps après, les voici qui entrent dans le bois du Tchitrakoûta aux arbres variés, et Râma tient ce lan-

  1. Un des noms donnés à l’Yamounâ.