Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/289

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milliers rassemblés de Naîrritas[1], je ne trouverais nulle part, vaillant héros, un compagnon semblable à toi dans les combats. Ne veuille point ici ta sainteté briser mon affection : je t’implore dans mon besoin ; accomplis ma prière.

« Tu connais le Djanasthâna, où habitaient Khara, mon frère, Doûshana à la grande vigueur, Çoûrpanakhâ, ma sœur, Triçiras, ce Démon vigoureux, toujours affamé de chair humaine, et d’autres nombreux héros noctivagues, habiles à toucher le but d’un trait. Ils avaient mis là, suivant mon ordre, leurs habitations et s’occupaient à vexer dans la grande forêt les anachorètes dévoués au devoir. Là, vivaient quatorze milliers de Rakshasas aux prouesses épouvantables, qui marchaient à la volonté de Khara et s’étaient maintes fois signalés en frappant le but avec le javelot ou la flèche.

« Or, il est arrivé tout à l’heure que ces démons à la force immense, campés dans le Djanasthâna, en sont venus aux mains avec Râma, qui les a complètement battus dans la guerre.

« Oui ! Râma seul, à pied, avec son bras d’homme, a couché morts sur le champ de bataille dans le Djanasthâna par ses flèches, semblables à des serpents, ces quatorze milliers de Rakshasas, contre qui s’était allumée sa colère, sans qu’il eût reçu d’eux aucune parole injurieuse. Il a tué Khara dans le combat, il a tué Doûshana et Triçiras, il a rendu la sécurité aux saints et ramené le bonheur dans toutes les contrées de la forêt Dandaka.

« Et cet être, qui a déserté le devoir, qui même ne connaît pas le devoir, qui trouve son plaisir dans le mal

  1. Géants ou Démons.