Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol1.djvu/309

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azurées comme les pétales du lotus : ta taille est en harmonie avec tes autres charmes, femme à l’enivrant sourire. Tes pieds, qui, réunis maintenant, se font ornement l’un à l’autre, sont d’une beauté céleste : les plantes ont une délicatesse enfantine, et les doigts une fraîcheur adolescente. D’une splendeur égale aux riches couleurs du lotus, ils ne sont ni moins beaux ni moins gracieux dans leur marche : des étoiles de jais entre les angles rouges de tes grands yeux nagent dans leur émail pur. Beauté de chevelure, taille qu’on pourrait cacher dans ses deux mains ! Non ! Je n’ai jamais vu sur la face de la terre une femme, une Kinnarî, une Yakshî, une Gandharvî, ni même une Déesse qui fût égale à toi pour la beauté !

« Ce lieu est le repaire des Rakshasas féroces, qui rôdent çà et là suivant leurs caprices. Les jardins aimables des cités aux palais magnifiques, les belles ondes tapissées de lotus, les divins bocages mêmes, comme le Nandana et les autres bosquets célestes, méritent seuls d’être habités par toi. La plus noble des guirlandes, le plus noble des vêtements, la plus noble des perles et le plus noble des époux sont, à mon avis, les seuls dignes de toi, femme charmante aux yeux noirs. Dame illustre, née pour jouir de tous les plaisirs de la vie, il ne sied pas que tu habites, privée de tous plaisirs et même dans la souffrance au milieu d’un bois désert, où tu n’as pour lit que la terre, où tu n’as pour aliments que des racines et des fruits sauvages.

« Qui es-tu, femme au candide sourire ? Une fille des Roudras ou des Maroutes : Es-tu née d’un Vasou ? car tu me sembles une Divinité, ô toi à la taille enchanteresse ! Qui es-tu, jeune beauté, entre ces Déesses ? N’es-tu pas une Gandharvî, éminente dame ? N’es-tu point une Ap-